Le Budget 2025 enfin présenté par le gouvernement



Paolo Garoscio
11/10/2024

Le gouvernement a présenté le 10 octobre 2024 son projet de loi de finances pour l’année 2025, un plan qui vise à redresser les finances publiques dans un contexte de déficit élevé, espérant le ramener de près de 7% du PIB en 2024 à 5% en 2025. Ce projet s’articule autour de deux leviers principaux : une réduction des dépenses et l’instauration de nouvelles mesures fiscales pour accroître les recettes.


Un Budget d’austérité pour réduire les dépenses publiques

L’enjeu central de ce budget est de générer 60 milliards d’euros d’efforts, répartis entre une réduction de 40 milliards d’euros des dépenses publiques et 20 milliards de recettes supplémentaires. L’objectif est de contenir l’endettement public tout en ajustant les financements publics afin de préserver la capacité de la France à honorer ses engagements financiers à long terme.

Parmi les mesures phares, le gouvernement a annoncé la mise en place d’une contribution exceptionnelle sur trois ans visant les ménages aux revenus les plus élevés. Cette taxe temporaire, qui concerne environ 65 000 foyers fiscaux, vise à garantir un taux minimal d’imposition de 20 % pour ces contribuables. L’administration espère ainsi récupérer 2 milliards d’euros chaque année, contribuant à la consolidation budgétaire. Le secteur des entreprises est également sollicité pour participer à l’effort de redressement. Une taxe exceptionnelle sur les bénéfices sera appliquée aux entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros.

Des économies sur les retraites et l'éducation

La question des retraites occupe aussi une place importante dans ce budget. Pour réaliser des économies, la revalorisation des pensions, normalement indexée sur l’inflation au début de chaque année, est reportée de six mois, au 1er juillet 2025. Cette mesure devrait permettre de réduire les dépenses publiques de 3,6 milliards d’euros sur l’année.

Le projet de budget prévoit également des réductions d’effectifs dans la fonction publique, avec un ajustement ciblé sur certains ministères. L’Éducation nationale est particulièrement concernée par ces ajustements, en raison de la baisse prévue des effectifs scolaires, ce qui se traduit par des suppressions de postes dans les écoles primaires. Sur le volet de la fiscalité énergétique, la taxe sur l’électricité, réduite durant la crise énergétique, sera augmentée à partir de février 2025.

Enfin, malgré les ajustements budgétaires, certains secteurs clés de l’économie conservent leurs financements. La Défense bénéficie d’un maintien de son budget pour l’année 2025, conformément aux engagements de programmation militaire, et le secteur de la Santé voit ses crédits renforcés, notamment pour la prise en charge de la santé mentale.