Le Blue Petroleum ou la recette du pétrole artificiel



La Rédaction
24/05/2012

Avec l’épuisement des réserves mondiales des énergies fossiles et la flambée des prix à la pompe, la fin du tout pétrole approche. Pour trouver une solution d’avenir axée sur le développement durable, des laboratoires et grands groupes pétroliers se penchent sur la recherche d’énergie alternative. C’est ainsi que des découvertes qui pourraient changer le visage de notre économie ont émergées.


Le blue petroleum

Des chercheurs espagnols et français ont récemment fait la découverte d’une formule permettant la fabrication d’un pétrole de synthèse, le blue petroleum.  Inspiré du processus de fossilisation qui a permis au phytoplancton de se transformer en pétrole, le procédé de fabrication du blue petroleum utilise des algues à prolifération rapide qui après traitement sont transformées en biomasse. De grands tubes remplis d’eau accueillent les algues qui, après 48 h de prolifération seulement, arrivent à maturation. Le contenu des tubes est alors filtré pour extraire les omégas 3 et l’eau, permettant d’obtenir une pâte soumise à des températures élevées ou une forte pression, pour devenir du pétrole artificiel. Ce processus permet la fabrication d’un pétrole de synthèse à grande vitesse.

La fin du pétrole ?

Il s’agit d’une avancée technologique majeure qui permettrait à terme de ne plus dépendre des pays producteurs de pétrole. En effet, les perspectives de production pourraient couvrir les besoins internationaux, mais elle nécessite de lourds investissements. C’est là que les états doivent entrer en jeux, car la société BFS, créatrice du procédé, n’est encore qu’un laboratoire et ne pourra se développer et produire son blue petroleum à grande échelle sans subventions. Malheureusement, les états et grands groupes pétroliers sont frileux à l’idée d’investir dans une révolution énergétique, et ce, malgré tous les avantages du blue petroleum. La production de ce dernier permet en effet de valoriser les émissions de CO2 en absorbant les projections des usines à proximité, pour nourrir les algues en culture, déplaçant ainsi la pollution. Il pourrait bien se passer une décennie avant qu’un modèle de production industrielle puisse voir le jour.
 
Du diesel artificiel?

Issu d’un accord sur la transformation industrielle des déchets ménagers plastiques signé entre Suez environnement et Cynarplc, l’apparition du diesel artificiel aura un double effet sur l’impact environnemental. En effet, l’empreinte carbone laissée par la production de ce nouveau diesel sera moins importante que celle du diesel issu du pétrole, mais surtout les déchets plastiques qui jusqu'à lors n’avaient pas de seconde vie et étaient destinés à l’enfouissement en décharge pourront être valorisés. Le partenariat commercial entre Suez environnement et Cynarplc dont les objectifs sont de construire pas moins de dix usines de transformation au Royaume-Uni, permettra la valorisation de soixante mille tonnes de déchet plastique par an. Les premiers barils de ce diesel issu du recyclage, devraient êtres mis en circulation fin 2011. Le procédé de fabrication dont le taux de conversion des déchets est de 75 % permettra à chaque usine de produire plus de onze mille litres de diesel par jour et de le commercialiser à un prix inférieur au diesel classique.