La fiscalité du travail a diminué considérablement en 2020

Même si elle reste élevée dans la plupart des 37 pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la fiscalité du travail a diminué considérablement en 2020, nous apprend cette organisation internationale dans la dernière édition de sa publication annuelle « Les impôts sur les salaires ». Pour mesurer le poids de la fiscalité du travail, l’OCDE utilise un indicateur qu’elle appelle le « coin fiscal ». Celui-ci correspond à la différence entre les coûts de main d’œuvre pour l’employeur et la rémunération nette correspondante du salarié.

Et bien, en 2020 le coin fiscal a diminué de 0,39 point pour un célibataire rémunéré au salaire moyen (pour s’établir à 34,6%). Les ménages avec enfants ont vu leur coin fiscal diminuer encore plus : -1,1 point, pour arriver à 24,4%. À noter qu’entre 2019 et 2020, 31 des 37 États membres de l’OCDE ont choisi de diminuer le coin fiscal pour cette catégorie de ménages.

Cette baisse de la fiscalité du travail a deux explications. D’une part, les revenus des ménages ont diminué. La diminution de l’assiette fiscale a donc réduit « mécaniquement » le montant des impôts perçus. D’autre part, la plupart des gouvernements ont mis en place des réformes fiscales allégeant la fiscalité du travail. Si l’allègement des règles fiscales (taux et seuils) a été le choix de quelques-uns des États, la plupart des gouvernements ont opté pour des mesures de soutien à la trésorerie des ménages via des transferts directs (en ciblant principalement les ménages travaillant dans des secteurs particulièrement touchés par la pandémie ou ayant récemment perdu leur emploi et en étendant les droits aux indemnités de congé de maladie et aux allocations de chômage).

La baisse du coin fiscal intervenue en 2020 est d’ailleurs la première baisse de cette ampleur depuis la crise économique de 2008-2009 : à l’époque, le coin fiscal avait diminué de 0,48 point en 2008, puis de 0,52 point en 2009.