L’euro est menacé, selon Bruno Le Maire



Aurélien Delacroix
22/05/2019

Bruno Le Maire estime l’euro menacé par la guerre commerciale que se mènent les États-Unis et la Chine, ainsi que par la poussé du populisme d’extrême-droite en Europe.


À l’occasion d’une rencontre avec des journalistes de la presse diplomatique, le ministre français de l’Économie a tiré la sonnette d’alarme. Pour Bruno Le Maire, l’existence même de la monnaie unique européenne est en péril : « Il y a ceux qui considèrent comme moi que l'euro est désormais menacé. Il n'a jamais été aussi menacé », craint-il. La menace est d’abord intérieure, liée à la montée des nationalistes d’extrême-droite partout en Europe. Matteo Salvini, le chef de la Ligue et vice-président du Conseil italien, est « soutenu par Mme Le Pen, par d'autres conservateurs radicaux en Europe et donc eux font un choix qui a le mérite de la clarté, qui est celui de la disparition de l'euro et le retour à des monnaies nationales ».

Un message très politique à quelques jours des élections européennes, qui vient rappeler aux Français que le vote RN peut avoir un impact profond sur l’euro. Et même pousser la monnaie unique à disparaitre. Mais ce n’est pas le seul danger  qui pèse sur l’euro, alors que la devise fête ses 20 ans cette année. Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis pourraient bousculer l’économie mondiale et provoquer « le risque de surévaluation des actifs et de retour d'une crise financière », soutient Bruno Le Maire.

Ce risque est réel au fur et à mesure de l’escalade de la guerre commerciale entre les deux plus importantes économies de la planète. Nouveau signe de tension, la signature par Donald Trump d’un décret visant à interdire à Huawei de réaliser des échanges commerciaux avec des entreprises américaines. Or, le géant de l’électronique et des équipements réseau se fournit en partie auprès de sous-traitants américains comme Google, Intel, Qualcomm… Washington s’est laissé jusqu’en août pour mettre ce décret en musique. À moins que la Chine ne fasse des concessions.

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