L'économie russe en perdition



Aurélien Delacroix
17/12/2014

Avec une chute prévue du PIB de 4,8%, la Russie va au delà de sérieux problèmes économiques, encore renforcés par un rouble qui joue au yoyo et des sanctions économiques occidentales qui se poursuivent dans le cadre du dossier ukrainien.


(c) Shutterstock/EconomieMatin
L'économie russe va mal. Le rouble est sur des montagnes russes, perdant 20% puis regagnant 14% suite à la décision de la Banque de Russie de relever drastiquement son taux directeur à 17%, soit 7 points de plus que la semaine dernière. Cette mesure a permis de ralentir la chute et d'attirer des investisseurs trop heureux de profiter d'une occasion en or, mais qui plombe les réserves du pays.

Mais la banque centrale ne pourra pas soutenir un effort prolongé pour maintenir la devise du pays la tête hors de l'eau. Une monnaie qui a perdu 60% depuis l'été. L'institution financière n'a ainsi aucun moyen de contrôler le prix du baril de pétrole, qui permet à la Russie de générer un tiers de ses revenus : à 54,5$, le baril a fait plonger l'économie alors que le budget 2015 du Kremlin se basait sur une hypothèse de… 100$.

La consommation intérieure russe, friande de produits manufacturés à l'étranger, voit les prix des biens bondir sans cesse; les entreprises qui libellent leurs productions en devises étrangères sont étranglées. Que faire alors ? Réaliser des économies : cette solution va jeter des centaines de milliers de salariés à la rue; Gazprom prévoit ainsi le licenciement d'un quart de ses effectifs; Dimitri Medvedev a annoncé des coupures de 10%  des dépenses des ministères. Mais cela ne suffira sans doute pas pour redresser la barre d'un navire qui prend l'eau.

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