L’UFC-Que Choisir dénonce la situation critique des TER



Aurélien Delacroix
11/09/2024

Selon une étude de l’UFC-Que Choisir, la ponctualité des TER demeure très insuffisante. L’association appelle à des actions concrètes pour améliorer ce service, essentiel pour de nombreux usagers.


La fiabilité en berne des TER malgré les investissements

Le service des trains express régionaux (TER) continue de décevoir en France, selon une étude publiée le 10 septembre 2024 par l’UFC-Que Choisir. L'association de défense des consommateurs pointe un manque de fiabilité persistant malgré les efforts financiers consentis par les régions depuis deux décennies. « La qualité de service du TER reste très loin des attentes des citoyens », déclare l’association, qui appelle à des mesures correctives immédiates.

En 2023, près de 10 % des TER ont été déprogrammés ou annulés, tandis que parmi ceux ayant circulé, 11,2 % sont arrivés avec au moins cinq minutes de retard. Ce constat, basé sur les données de l’Autorité de régulation des transports et plus de 1.100 témoignages, révèle des carences dans la gestion de ces lignes ferroviaires, pourtant essentielles au quotidien de nombreux Français.

Bien que la situation générale soit préoccupante, certaines régions s’en sortent mieux que d’autres. En Bretagne, 93,2 % des TER ont respecté les délais en 2023, un chiffre bien supérieur à celui de Provence-Alpes-Côte d’Azur, où seulement 84,7 % des trains sont arrivés à l’heure. Cette hétérogénéité régionale est un élément clé de la critique de l’UFC-Que Choisir, qui souligne l’injustice vécue par les usagers des régions les moins bien desservies.

Au niveau européen, la France se situe parmi les mauvais élèves en termes de ponctualité des trains régionaux, se classant loin derrière l’Autriche (4,3 %) et seulement légèrement devant la Suède (14 %), pays qui doit pourtant composer avec des conditions climatiques plus rigoureuses. Ces comparaisons soulignent le retard accumulé par la France dans ce domaine, et l’absence de progrès significatifs malgré l’augmentation de la fréquentation des TER de 20 % entre 2019 et 2023, selon la SNCF.

Des disparités régionales marquées

L’UFC-Que Choisir ne se contente pas de pointer la fiabilité défaillante des TER, elle critique également les indemnisations proposées aux usagers, qu’elle qualifie de largement insuffisantes. Dans certaines régions comme l'Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand-Est et l'Occitanie, les abonnés ne bénéficient pas d’indemnités en cas de perturbations. Les malus prévus pour l'opérateur ferroviaire en cas de dysfonctionnements n’atteignent même pas 1 % des subventions allouées par les conseils régionaux, une situation que l’association juge inadmissible. « Comment dès lors s’étonner de n’avoir constaté aucun véritable sursaut qualitatif des TER ? » s’interroge l’association.

Les conséquences de cette mauvaise gestion se font particulièrement sentir aux heures de pointe, avec des rames souvent bondées et des impacts majeurs sur la vie professionnelle et familiale des usagers. L’association rappelle que 74 % des déplacements domicile-travail se font encore en voiture, contre seulement 16 % en transports en commun, tous modes confondus. Pourtant, près de 67 % des Français résident à moins de dix minutes d’une gare TER, un potentiel sous-exploité selon l’UFC-Que Choisir, qui appelle à renforcer l'offre ferroviaire pour réduire l’usage des véhicules individuels.

Face à ce constat accablant, l’association demande aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités. Elle propose notamment de renforcer les incitations financières pour les transporteurs en cas de retards récurrents et de garantir une indemnisation systématique des usagers affectés. Ces mesures visent à rétablir la confiance des citoyens dans le transport ferroviaire, indispensable à la transition écologique et à l’amélioration du pouvoir d’achat.

L’étude de l’UFC-Que Choisir met en lumière la faible fiabilité des TER en France, un service pourtant crucial pour des millions d’usagers. En dépit des investissements passés, les retards et annulations continuent de peser sur la vie quotidienne et la transition écologique reste freinée par une offre de transport inadéquate. L’association appelle donc à des actions immédiates pour redresser la situation et inciter les régions à garantir une meilleure qualité de service.