L'OCDE pessimiste sur le court terme, plus optimiste pour la suite



Aurélien Delacroix
02/12/2020

Avec près d'1,5 million de morts et des économies au point mort, les perspectives ne sont guère réjouissantes. Pourtant, les vaccins redonnent un peu d'optimisme pour l'OCDE, qui prédit un rebond de la croissance en 2021.


La perspective des vaccins

Après une année 2020 catastrophique à tout point de vue, la perspective d'une sortie de crise grâce aux vaccins annoncés par les grands laboratoires s'est « améliorée », a expliqué l'OCDE qui a publié ses prévisions de croissance pour les prochaines années. Néanmoins, l'organisation de coopération et de développement économique demeure prudente : les perspectives à court terme restent « très incertaines ». La reprise de l'activité économique est « de plus en plus hésitante ». La deuxième vague a en effet forcé les gouvernements à mettre en œuvre des mesures d'endiguement qui ont « freiné le rythme de la reprise mondiale ».

Certes, il y a les vaccins avec les premières doses attendues dès la fin de cette année pour les patients les plus fragiles. Mais la paralysie de l'économie devrait se poursuivre pendant quelques mois au vu des défis à surmonter pour ce qui touche à la logistique pour pouvoir distribuer les vaccins à grande échelle. « Vivre avec le virus pendant encore six à neuf mois au moins sera compliqué », poursuit l'institution. En attendant, il faut continuer les politiques économiques de soutien : une dette supportable ne sera un objectif qu'après l'épisode pandémique passé.

Le grand huit de la croissance

L'OCDE a revu légèrement à la hausse sa prévision de contraction pour l'économie mondiale cette année : -4,2%, contre -4,5% pour les prévisions publiées au mois de septembre. Pour 2021, le rebond attendu s'établit à 4,2%, un niveau moins élevé qu'attendu précédemment (+5%). La force de la deuxième vague est telle qu'elle réduit les estimations pour l'année prochaine.

Pour la France, le rebond devrait être de 6% en 2021, puis 3,3% l'année suivante, après une contraction sévère cette année de 9,1%. L'Hexagone fera bien mieux que la moyenne de la zone euro (+3,6%) et que les États-Unis (+3,2%). Pour 2022, l'OCDE prévoit une croissance mondiale de 3,7%. De quoi donner un peu d'espoir, bien que les difficultés en 2020 laisseront de lourdes traces, notamment pour l'endettement public.

Tags : ocde