L'Institut Montaigne, laboratoire d'idées



La Rédaction
24/05/2012

L'institut Montaigne apporte ses idées et son expertise à la France et à l'Europe, sur les enjeux à long terme des politiques publiques essentiellement. Les entreprises notamment celles du CAC 40 financent l'institut, mais ce dernier se veut être indépendant.


L'investissement selon l'Institut Montaigne

L'institut Montaigne fait partie des acteurs qui prônent l'investissement comme levier de sortie de crise. Certes, la réduction des dépenses est indispensable pour une meilleure maitrise de la dette, mais c'est avant tout la croissance qu’il faut relancer, et pour ce faire il faut investir. Ainsi, l'institut remet en cause l'obsession de l'état français à vouloir à tout pris, économiser sur tout, et faire rentrer de l'argent le plus vite possible dans les caisses. Et ce, jusqu'à ne pas porter attention aux monuments prestigieux de Paris souvent bradés, à l'image de l'Hôtel de la marine, emblème de la France qui pourrait être valorisé sur le long terme si l'état soutenait l’investissement. C'est donc la logique à court terme de l'état, que l'institut remet en cause. L’institut affirme que la France doit renouer avec une notion d'investissement à moyen et long terme pour que la sortie de crise soit durable. Ainsi, la décentralisation des services publics serait mieux contrôlée.

La décentralisation sous condition

Selon l'institut Montaigne, la décentralisation ne doit pas se poursuivre avant que les trente années de réforme en la matière n’aient été assimilées. Ce sont en effet plusieurs centaines de décrets introduits régulièrement à la législation. Or, un modèle de décentralisation met plusieurs années à être compris. Ainsi, le brouillon législatif, rend difficilement lisible le système, et les déficits publics ne peuvent initiés de nouvelles décentralisations. Il est vrai que l'externalisation de service a son lot d'avantages, mais la question est de savoir si les impacts sont réellement positifs sur les dépenses publiques. Alors, oui à la décentralisation, mais sous condition pour que cela ne se résume pas à un simple transfert de coûts. Il faut en effet exercer un contrôle sur les acteurs du privé avant de leur confier des responsabilités publiques. Une réduction des dépenses serait alors envisageable sur le long terme, mais en l'état actuel des choses, la politique budgétaire reste à court terme. Et c’est une proposition-choc que l’institut a récemment portée au débat des réformes pour 2012.

Les fonctions publiques en fusion

Jean-Luc Bœuf, expert de l'institut Montaigne, faisait récemment une proposition dans le cadre des réformes d'état à adopter : fusionner les fonctions hospitalières et territoriales de l'état. Cette proposition par d'un constat simple : les mécanismes sont les mêmes pour les deux fonctions, à savoir que l'entrée en poste se fait par concours, et que les dispositifs d'évolution salariale sont les mêmes. Des dispositifs sont testés par décrets de la fonction publique, et ces derniers sont ensuite étendus à l'hospitalier et à la territoriale, par voie législative. Ce sont donc trois fonctions qu'il faut fusionner pour que le rapprochement des métiers soit plus évident et que les parcours des hauts fonctionnaires soient facilités. Il s'agirait là d'une passerelle incitative, pour les fonctionnaires qui pourraient passer d’une fonction à l’autre sans difficulté. Ainsi, la décentralisation ne serait plus la seule solution pour réduire les coûts, mais là encore, une fusion de ce genre implique un investissement à long terme qui nécessite une approche différente de l’État.