Intel : des résultats décevants, le PDG Pat Gelsinger quitte l’entreprise



Anton Kunin
03/12/2024

Intel connaît une phase délicate sur le plan économique, avec des résultats en déclin et une perte de parts de marché. La récente démission de son PDG, Pat Gelsinger, reflète les pressions croissantes sur l’entreprise pour inverser cette tendance inquiétante.


Une chute du chiffre d’affaires et des perspectives décevantes

Depuis début 2024, Intel a subi une baisse marquée de son chiffre d’affaires, passant de 79 milliards de dollars en 2021 à une prévision de moins de 60 milliards pour 2024. Cette chute s’explique par une concurrence féroce dans les segments clés des processeurs et des solutions graphiques. Les acteurs comme Nvidia et TSMC continuent de capturer des parts significatives du marché, particulièrement dans les domaines à forte croissance comme les puces pour l’intelligence artificielle et le cloud computing.

Les marges bénéficiaires ont également considérablement diminué, atteignant leur niveau le plus bas depuis une décennie. Intel lutte pour maintenir la rentabilité de ses usines de fabrication en interne, un modèle coûteux dans un environnement où les concurrents externalisent massivement leurs productions. Les investisseurs ont réagi en sanctionnant l’action Intel, qui a perdu près de 50% de sa valeur au cours des douze derniers mois, mettant davantage de pression sur la direction pour trouver des solutions.

Des investissements massifs, mais peu de résultats

Pour contrer ces défis, Intel a lancé un plan ambitieux de restructuration et d’investissement dans les technologies de pointe, notamment avec son initiative IDM 2.0 qui vise à augmenter ses capacités de fonderie. Cependant, les retours sur ces investissements se font attendre, alors que les dépenses en capital ont dépassé les 25 milliards de dollars en 2024. Ces investissements n’ont pas encore réussi à redresser la trajectoire de l’entreprise, ce qui alimente les critiques sur la viabilité de cette stratégie.

En parallèle, Intel a tenté de rationaliser ses coûts en réduisant ses effectifs et en optimisant ses chaînes d’approvisionnement. Toutefois, ces efforts n’ont pas suffi à compenser la baisse de la demande pour ses produits phares, tels que les processeurs de PC et de serveurs. La transition vers des marchés à forte croissance reste complexe, notamment face à des concurrents technologiquement mieux positionnés. L’incapacité à renouer rapidement avec une croissance solide soulève des doutes sur l’efficacité des décisions prises ces dernières années.