Inégalités salariales : les cadres aussi sont concernés

Être femme cadre, cela signifie-t-il avoir un moindre salaire qu’un cadre homme ? Pour l’Association pour l'emploi des cadres (Apec), qui s’est penchée sur cette question dans une récente étude, la réponse est « oui ». D’après les données de l’Apec, en 2020, à profil et poste comparables, les rémunérations des hommes cadres sont supérieures de 7% à celles des femmes cadres. Et les choses n’évoluent pas dans le temps : cet écart était de 7% en 2016, de 8% en 2018, puis à nouveau de 7% en 2019.

D’après les auteurs de cette étude, ces écarts de salaire s'expliquent en partie par les différences de profils et de postes occupés. Au sein de la population de cadres, les femmes sont généralement plus jeunes. Leur carrière à l’instant T est donc en moyenne plus courte comparée à celle des hommes, elles occupent des fonctions avec de moindres niveaux de responsabilité… d’où un salaire moins élevé.

Ces inégalités s’accroissent aussi avec l’âge. Avant 35 ans, cet écart de rémunération est de 4%, puis il monte à 7% chez les 35-54 ans, puis à 12% chez les 55 ans et plus. Ce phénomène s’expliquerait probablement par des différences de parcours, qui justifieraient cette variabilité de la rémunération : plus on est âgé, plus on est susceptible d’avoir eu une (voire plusieurs) interruptions de carrière, pour cause de congé maternité par exemple. Et les femmes sont naturellement plus susceptibles que les hommes d’avoir des carrières entrecoupées.

Les cadres eux-mêmes sont conscients de la réalité de ces inégalités salariales. Pour preuve, seule une minorité des cadres (31%) considèrent que les inégalités à l'encontre des femmes se sont globalement réduites ces dernières années.