Hausse des prix des carburants : les marges des distributeurs et les taxes de l'État en cause



Aurélien Delacroix
09/05/2018

Passer à la pompe revient cher, n'importe quel automobiliste a pu s'en rendre compte. Mais ce n'est pas uniquement à cause du cours du pétrole, relève la CLCV…


L'association de consommateurs CLCV a calculé qu'un couple qui possède deux voitures — une essence, un diesel — qui parcourent chacune 25 000 km par an paiera un surplus de dépenses pour son carburant de 100 à 225 euros en 2018. Ce surplus était de 180 euros l'an dernier. Les automobilistes ont pu remarquer que l'essence à la pompe était de plus en plus chère depuis le début de l'année, et ce n'est pas uniquement en raison de la hausse des cours du pétrole : les distributeurs et l'État ont leur part de responsabilité.

Les distributeurs ont revu leurs marges à la hausse depuis janvier. Alors que la France a bénéficié pendant longtemps d'une forte concurrence dans ce domaine avec des marges parmi les plus faibles en Europe (de l'ordre de 6 à 7 centimes du litre), la CLCV a relevé une marge de 13,9 centimes par litre d'essence en moyenne, contre 11 centimes en 2017. Sur le gazole, la marge s'établit à 12,6 centimes du litre en moyenne, contre 11,2 centimes l'an dernier. L'association de consommateurs appelle les distributeurs à « modérer leurs marges ».

Mais les distributeurs ne sont pas seuls en cause. Les taxes appliquées par l'État sont aussi en cause en raison notamment de la contribution climat énergie. Le montant total des taxes était l'an dernier de 88,9 centimes par litre d'essence en moyenne en 2017, et de 75,2 centimes par litre de gazole. Malgré ces hausses, la consommation ne baisse pas : « Il apparaît que la hausse des taxes, censée inciter à diminuer la consommation d’énergie fossile, n’a produit pour l’instant aucun effet de la sorte », déplore la CLCV, qui demande aux pouvoirs publics d'« interrompre leur politique d'augmentation des taxes » sur le carburant.

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