Un impact direct sur les marchés financiers
Gautam Adani, fondateur du géant Adani Group, fait face à des accusations graves. Selon le procureur fédéral de Brooklyn, le magnat aurait, entre 2020 et 2024, dirigé un réseau de corruption pour obtenir des marchés lucratifs dans l’énergie solaire en Inde. Les pots-de-vin auraient été versés à des fonctionnaires indiens, tandis qu’Adani et ses associés cherchaient à séduire des investisseurs étrangers.
Cette affaire, révélée par le FBI, repose sur des preuves documentées, dont des enregistrements téléphoniques compromettants. En dissimulant ces pratiques aux investisseurs américains, Adani aurait enfreint des lois sur la fraude et la transparence financière.
La révélation de ces accusations a provoqué une onde de choc à la Bourse de Bombay. Les actions d’Adani Enterprises ont chuté de plus de 23 %, tandis qu’Adani Energy Solutions a perdu 20 % de sa valeur. Cette débâcle n’est pas sans rappeler la crise de 2023, lorsque le conglomérat avait déjà été fragilisé par des accusations de fraude comptable.
La crise actuelle a également contraint le groupe à annuler une émission d’obligations en dollars prévue sur les marchés financiers. Pour les investisseurs internationaux, le risque lié à Adani Group devient de plus en plus difficile à ignorer.
Proximité avec le pouvoir indien : un atout ou un fardeau ?
Adani est depuis longtemps accusé de profiter de ses liens avec le Premier ministre indien Narendra Modi. Originaire du même État du Gujarat, le magnat aurait obtenu des marchés publics dans des conditions avantageuses. L’opposition indienne, menée par Rahul Gandhi, dénonce une « protection politique » qui empêche des poursuites équitables en Inde.
Les scandales récurrents ternissent l’image de l'Inde auprès des investisseurs étrangers, malgré son statut de puissance économique émergente.
Des entreprises comme TotalEnergies, partenaires d’Adani dans des projets solaires, pourraient également subir des répercussions. Avec des investissements cumulés de 4,3 milliards d’euros, le groupe français devra redoubler de vigilance face à une situation de plus en plus incertaine.