France : le droit à la déconnexion est très peu respecté



Anton Kunin
22/02/2017

75 % des Français équipés de smartphones ou tablettes professionnelles travaillent le soir et le week-end, révèle une enquête du cabinet de recrutement Michael Page.


Malgré une avancée législative, les Français sont peu nombreux à se déconnecter

62 % des Français se sont vu remettre un équipement numérique par leur employeur afin d’être joignables lorsqu’ils sont en dehors du bureau. Mais, fait inquiétant : 75 % de ces salariés « équipés » se retrouvent à l’utiliser en dehors des heures de travail. 48 % répondent aux mails et aux appels téléphoniques même lorsqu’ils sont en vacances. Ces pratiques sont d’autant plus alarmantes que depuis le 1er janvier 2017, un « droit à la déconnexion » a été introduit dans la loi. Or, comme le montrent les résultats de cette étude, très peu d’employeurs la respectent, alors même que 41 % des Français estiment que cette connexion permanente a des effets négatifs sur leur vie.

Les raisons de la connexion permanente sont multiples

Interrogés sur la raison pour laquelle ils hésitent à se déconnecter en dehors des heures de travail, 60 % des Français précisent le faire en raison de leurs responsabilités professionnelles. 22 % estiment que ne pas être professionnellement disponible en dehors de leur temps de travail sera mal perçu par leur entourage. Et 18 % se connectent pour se rassurer, ce qui indiquerait une importante part de stress, analysent les spécialistes de Michael Page.

Un équipement d’entreprise à la maison : pas que des avantages !

Mais le manque de déconnexion n’a pas uniquement des inconvénients. Pour 25 % des Français, cet état des choses a même des côtés positifs. 51 % des salariés équipés d’un téléphone portable avouent l’utiliser pour des usages personnels. Ils sont 41 % à faire de même avec l’ordinateur portable fourni par leur entreprise. Parmi les 36 % des Français qui peuvent faire du télétravail de façon régulière ou occasionnelle, 49 % le voient d’un bon oeil. Les cadres sont particulièrement nombreux à pouvoir travailler à distance : 70 % d’entre eux sont concernés.