France : 1 emploi sur 6 sera transformé radicalement par le progrès technologique



Anton Kunin
30/04/2019

Selon le rapport annuel de l’OCDE sur l’avenir du travail, en France 16,4% des emplois ont un risque supérieur à 70% d’être entièrement redéfinis par le progrès technologique. C’est beaucoup moins qu’ailleurs dans le monde, puisque tous pays de l’OCDE confondus, le progrès technologique devrait transformer radicalement 32% des emplois.


La technologie créera de nouveaux emplois

Le progrès technologique, va-t-il tuer l’emploi ? À cette question qui revient souvent dans le débat public, les économistes de l’OCDE donnent une réponse plutôt optimiste. Tous pays de l’OCDE confondus, le progrès technologique redéfinira certes 32% des emplois (en termes de leur contenu et leur mode d’exécution), avec une proportion beaucoup moindre, mais toujours importante en France (16,4%). Mais, bonne nouvelle : en définitive, le progrès technologique créera plus d’emplois qu’il ne détruira.

L’histoire connaît d’ailleurs des exemples. Au cours des deux derniers siècles, malgré les craintes que beaucoup exprimaient à l’époque, l’essor de l’industrie textile, de l’industrie automobile et du travail de l’acier (soit des secteurs hautement automatisés) ont permis de créer de nombreux emplois. De la même manière, l’essor des applications de VTC fournit des emplois à des personnes qui n’en auraient pas trouvé autrement. Le coût modéré de ces courses démocratise quant à lui le taxi, créant de la demande, qui crée à son tour de l’emploi. Par ailleurs, du moment que les consommateurs ont la possibilité de dépenser moins d’argent pour un produit ou service, ils sont nombreux à en dépenser davantage pour d’autres produits et services, favorisant ainsi la demande et la création d’emplois dans d’autres secteurs.

Des rémunérations élevées concerneront de moins en moins de salariés

Dans leur rapport, les économistes de l’OCDE prédisent aussi une « révolution des qualifications ». Ce processus, déjà en marche depuis plusieurs décennies, consiste en la réduction du nombre d’emplois moyennement qualifiés au profit à la fois d’emplois qualifiés et peu qualifiés. Néanmoins, il ne faut pas s’attendre à ce que le marché de l’emploi se déleste des rémunérations moyennes au profit des bas salaires et des rémunérations élevées. Dans les pays où la proportion des emplois qualifiés a augmenté, la rémunération de ces emplois a diminué. Les rémunérations moyennes sont donc en train de prendre peu à peu la place des rémunérations élevées, même si le niveau de qualification, lui, progresse.

De toute apparence, dans les années et les décennies qui viennent, la majorité des nouveaux emplois seront créés dans des villes, aggravant davantage la fracture villes/campagnes, mettent en garde les auteurs du rapport.