Frais bancaires : les plafonds ne seraient pas appliqués



Nicolas Boutin
25/10/2019

L’association 60 Millions de consommateurs a démontré que beaucoup de clients ne bénéficient pas du plafonnement promis par les banques sur les incidents de frais bancaires.


Un plafond promis

C’était un accord avec l’État qui devait permettre aux personnes en difficulté de respirer un peu plus. Dans une série de mesures adoptées dans le contexte de la crise des Gilets jaunes, les banques, sur demande du Président de la République, s’étaient engagées à plafonner à 25 euros par mois, les frais sur les incidents bancaires.

Selon Emmanuel Macron, ce geste à destination des plus précaires devait permettre « une économie de 500 à 600 millions d’euros sur le pouvoir d’achat » des Français. Mais voilà, selon une étude menée par 60 Millions de consommateurs et l'Union nationale des associations familiales, les établissements ne respecteraient pas toujours leurs promesses.

Des tests dans 8 banques

Ainsi, les deux organismes ont testé 104 clients dans huit grandes banques françaises : Banque postale, BNP Paribas, Caisse d’Épargne, Crédit Agricole, Crédit Mutuel ou la Société générale. Ils leur ont demandé à chacun de prendre rendez-vous avec leur conseiller bancaire pour analyser les frais d’incidents bancaires et les propositions reçues lors de difficultés de gestion sur le compte.

Selon l’étude, 78% des clients surendettés « ne bénéficient d’aucun plafonnement ». Sur les 104 « cobayes », 23 sont surendettés, 13 sont interdits bancaires et 68 perçoivent entre 1.000 et 1.800 euros par mois mais payent plus de 40 euros de frais mensuellement depuis trois mois. Ils ne sont qu’un tiers (27%) à obtenir le remboursement d’une partie de ces frais, entre 1,50 et 200 euros. Mais pour 9% des clients, « aucune proposition de solution » ne leur a été trouvée lors de leur rendez-vous.