Croissance : nulle au quatrième trimestre 2024, en baisse en 2025 ?



Aurélien Lacroix
14/01/2025

Le 13 janvier 2025, la Banque de France a publié une nouvelle série de prévisions concernant l’évolution économique du pays. Ces annonces, qui s’appuient sur des enquêtes réalisées auprès de milliers d’entreprises, éclairent les perspectives de croissance pour 2024 et 2025. La stabilité économique est-elle au rendez-vous ? Que révèlent les indicateurs sur les mois à venir ?


Croissance française : une année 2024 marquée par des contrastes

Les derniers mois de 2024 ont mis en évidence des dynamiques contrastées. Selon l’enquête mensuelle de conjoncture publiée par la Banque de France, l’activité économique est restée stable dans l’industrie et le bâtiment en décembre 2024, tandis que les services marchands ont continué de croître. Toutefois, cette progression n’a pas suffi à compenser l’effet négatif des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, évalué à une baisse de 0,2 point de PIB au dernier trimestre. Ainsi, la croissance pour cette période a été nulle, confirmant l’impact temporaire mais significatif de cet événement.

Ces performances inégales reflètent également les tendances sectorielles : si l’aéronautique et l’agroalimentaire ont maintenu un certain dynamisme, le secteur automobile et le textile ont affiché des signes inquiétants de ralentissement. En outre, les carnets de commandes dans l’industrie, hormis l’aéronautique, se sont avérés particulièrement maigres, renforçant les inquiétudes sur une reprise durable.

Banque de France : des prévisions prudentes pour la croissance en 2025

Pour 2025, la Banque de France table sur une croissance annuelle de 0,9 %, en baisse par rapport aux prévisions initiales de 1,2 % de septembre 2024. Cette révision tient compte des incertitudes budgétaires et politiques qui pèsent sur le pays. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a souligné lors d’une interview récente que la gestion du déficit public reste essentielle pour préserver la confiance des acteurs économiques. Avec un déficit public parmi les plus élevés d’Europe, ramené à un objectif de 5 %, la priorité sera donnée à une réduction progressive de la dette.

La Banque de France insiste sur le rôle stabilisateur des politiques monétaires et budgétaires. Malgré les tensions économiques, plusieurs signaux positifs émergent : les difficultés de recrutement reculent légèrement dans les trois principaux secteurs (industrie, services, bâtiment), et les prix de vente tendent à se normaliser, retrouvant des niveaux proches de ceux d’avant la crise sanitaire.