Intégrer le développement durable dans la stratégie, dès sa conception
Les images d’Epinal ont souvent la peau dure. En France comme ailleurs, les très grandes entreprises – les TGE comptent un minimum de 5000 salariés – sont souvent pointées du doigt comme les symboles d’un capitalisme effréné et déshumanisé. Les scénaristes de cinéma l’ont bien compris, avec des films à charge comme The Insider (1999) contre le fabricant de cigarettes Philip Morris ou le plus récent Dark Waters (2019) contre l’empire chimique américain DuPont. Ce n’est pourtant pas une fatalité.
En France, de grandes entreprises coopératives – principalement dans le domaine agricole – sont devenues au fil des dernières décennies des acteurs majeurs de leurs secteurs, au plan national et international. C’est le cas de Tereos, devenu nº1 français et nº2 mondial du sucre. Un palmarès qui n’a pas empêché cette entreprise de garder les pieds sur terre. Pour le plus grand bien de ses 23000 salariés et de ses quelques 12000 adhérents.
En France, de grandes entreprises coopératives – principalement dans le domaine agricole – sont devenues au fil des dernières décennies des acteurs majeurs de leurs secteurs, au plan national et international. C’est le cas de Tereos, devenu nº1 français et nº2 mondial du sucre. Un palmarès qui n’a pas empêché cette entreprise de garder les pieds sur terre. Pour le plus grand bien de ses 23000 salariés et de ses quelques 12000 adhérents.
Une entreprise profitable
Chiffre d’affaires actuel : 4,5 milliards d’euros. EBITDA en hausse : +53% à 420 millions d’euros grâce à la division Sucre International (222 M€, +32%), à la division Sucre Europe (95 M€, +157%) et à la division Amidon et produits sucrants (93 M€, +7%). Résultat net : +24 millions d’euros. Voilà pour les présentations d’ordre macroéconomique. Tereos se porte bien. Le 3 juin dernier, lors de la présentation de ces résultats, le président du directoire Alexis Duval avait le sourire : « Dans un secteur alimentaire en profonde mutation, la stratégie mise en œuvre par Tereos porte ses fruits. Tereos sort renforcé de la libéralisation du secteur sucrier européen, avec des résultats en forte croissance. […] L’activité et les résultats des trois divisions de Tereos sont en progression, y compris sur un marché européen qui a été lui marqué par une baisse des surfaces agricoles et une décroissance de la consommation de sucre. »
Suite à la fin des quotas sucriers européens en 2017, l’entreprise a su s’adapter aux nouvelles conditions du marché. « Les résultats publiés par Tereos sont la démonstration de l’efficacité de sa stratégie et du travail accompli pour transformer en profondeur une activité protégée pendant 50 ans en Europe, se félicite Jean-Charles Lefebvre, président du conseil de surveillance de l’entreprise. Grâce à sa performance, Tereos sort conforté de la crise provoquée par la libéralisation du secteur sucrier européen. Le groupe offre des perspectives d’avenir intéressantes pour l’activité agricole (betteraves, pommes de terre fécule et luzerne) de ses associés coopérateurs en s’appuyant sur une stratégie d’avenir, des performances industrielles et commerciales de premier rang et des résultats économiques positifs. Ce sont des atouts pour faire face aux aléas inhérents à nos métiers. » Toutes ces transformations ont été rendues possibles grâce au programme Ambitions 2022 mis en place par la direction du groupe et à une stratégie de développement qui constitue la colonne vertébrale des succès récents et à venir.
Chiffre d’affaires actuel : 4,5 milliards d’euros. EBITDA en hausse : +53% à 420 millions d’euros grâce à la division Sucre International (222 M€, +32%), à la division Sucre Europe (95 M€, +157%) et à la division Amidon et produits sucrants (93 M€, +7%). Résultat net : +24 millions d’euros. Voilà pour les présentations d’ordre macroéconomique. Tereos se porte bien. Le 3 juin dernier, lors de la présentation de ces résultats, le président du directoire Alexis Duval avait le sourire : « Dans un secteur alimentaire en profonde mutation, la stratégie mise en œuvre par Tereos porte ses fruits. Tereos sort renforcé de la libéralisation du secteur sucrier européen, avec des résultats en forte croissance. […] L’activité et les résultats des trois divisions de Tereos sont en progression, y compris sur un marché européen qui a été lui marqué par une baisse des surfaces agricoles et une décroissance de la consommation de sucre. »
Suite à la fin des quotas sucriers européens en 2017, l’entreprise a su s’adapter aux nouvelles conditions du marché. « Les résultats publiés par Tereos sont la démonstration de l’efficacité de sa stratégie et du travail accompli pour transformer en profondeur une activité protégée pendant 50 ans en Europe, se félicite Jean-Charles Lefebvre, président du conseil de surveillance de l’entreprise. Grâce à sa performance, Tereos sort conforté de la crise provoquée par la libéralisation du secteur sucrier européen. Le groupe offre des perspectives d’avenir intéressantes pour l’activité agricole (betteraves, pommes de terre fécule et luzerne) de ses associés coopérateurs en s’appuyant sur une stratégie d’avenir, des performances industrielles et commerciales de premier rang et des résultats économiques positifs. Ce sont des atouts pour faire face aux aléas inhérents à nos métiers. » Toutes ces transformations ont été rendues possibles grâce au programme Ambitions 2022 mis en place par la direction du groupe et à une stratégie de développement qui constitue la colonne vertébrale des succès récents et à venir.
Une stratégie ancrée dans l’ADN historique
Basée à Moussy-le-Vieux dans le département de Seine-et-Marne, Tereos n’est pas arrivé là par hasard. L’entreprise est le fruit de son histoire et de son terroir. Cette coopérative sucrière – née en 2002 suite au rachat de Béghin Say par Union SDA – existe dans le paysage hexagonal, sous une forme ou sous une autre, depuis 1812. En 1951, alors que la France en pleine reconstruction se bat pour son indépendance alimentaire coincée entre les géants américains et soviétiques, Jean Duval – le grand-père de l’actuel président du directoire – donne son envol à l’entreprise en transformant une distillerie en sucrerie moderne, à Origny-Sainte-Benoîte dans l’Aisne. Depuis, la success story ne s’est jamais démentie, de la fusion de Béghin et Say en 1973, piliers de l’agriculture française, aux premiers pas à l’international en 1992 avec l’implantation de l’entreprise française en République Tchèque avec le rachat de Thurn Taxis Dobrovice.
Cet ancrage dans les campagnes françaises transparaît encore aujourd’hui, tout autant que sa solidité dans un marché en crise. Contrairement à ses concurrents hexagonaux Cristal Union et Saint-Louis Sucre, la coopérative ne compte pas « restructurer » ou fermer d’usines. L’entreprise a même investi 1,3 milliard d’euros sur dix ans, à l’international et en France. Selon Thierry Sergeant, membre du conseil de surveillance de Tereos et du conseil d’administration de Boiry, « Tereos a des actifs en hausse, et le projet de développement que nous portons intéresse les banques. Aussi nous pouvons nous engager dans une stratégie de développement. Le conseil de surveillance entend poursuivre la stratégie de développement engagée depuis plusieurs années. Concrètement, cela veut dire poursuivre les plans de compétitivité en cours, la stratégie de diversification à l’international, en termes de portefeuille produits, et continuer à investir dans la recherche et le développement. » Un constat partagé par Proparco, du groupe de l’Agence française de développement : « Le projet Tereos s’inscrit dans une logique d’amélioration de la productivité agricole de la société, qui évolue actuellement dans un marché porté à la fois par une hausse de demande mondiale du sucre et d’une utilisation croissante de l’éthanol au Brésil. » Cette double stratégie – axée à la fois sur le marché hexagonal et sur le marché international – a assis la résilience du groupe face aux crises. Et les premiers bénéficiaires de la solidité de l’entreprise sont ses 12000 adhérents, ainsi que tout l’écosystème gravitant autour de l’activité des usines françaises. Car dans l’environnement direct des grands pôles industriels du groupe dans les régions, des dizaines d’entreprises sous-traitantes irriguent le tissu socio-économique des milieux ruraux, que ce soit « les transporteurs, les entreprises de travaux agricoles ou encore les sous-traitants… » comme le souligne Emmanuel Pigeon, directeur régional de la Confédération générale des planteurs de betteraves, dans le Courrier Picard.
Basée à Moussy-le-Vieux dans le département de Seine-et-Marne, Tereos n’est pas arrivé là par hasard. L’entreprise est le fruit de son histoire et de son terroir. Cette coopérative sucrière – née en 2002 suite au rachat de Béghin Say par Union SDA – existe dans le paysage hexagonal, sous une forme ou sous une autre, depuis 1812. En 1951, alors que la France en pleine reconstruction se bat pour son indépendance alimentaire coincée entre les géants américains et soviétiques, Jean Duval – le grand-père de l’actuel président du directoire – donne son envol à l’entreprise en transformant une distillerie en sucrerie moderne, à Origny-Sainte-Benoîte dans l’Aisne. Depuis, la success story ne s’est jamais démentie, de la fusion de Béghin et Say en 1973, piliers de l’agriculture française, aux premiers pas à l’international en 1992 avec l’implantation de l’entreprise française en République Tchèque avec le rachat de Thurn Taxis Dobrovice.
Cet ancrage dans les campagnes françaises transparaît encore aujourd’hui, tout autant que sa solidité dans un marché en crise. Contrairement à ses concurrents hexagonaux Cristal Union et Saint-Louis Sucre, la coopérative ne compte pas « restructurer » ou fermer d’usines. L’entreprise a même investi 1,3 milliard d’euros sur dix ans, à l’international et en France. Selon Thierry Sergeant, membre du conseil de surveillance de Tereos et du conseil d’administration de Boiry, « Tereos a des actifs en hausse, et le projet de développement que nous portons intéresse les banques. Aussi nous pouvons nous engager dans une stratégie de développement. Le conseil de surveillance entend poursuivre la stratégie de développement engagée depuis plusieurs années. Concrètement, cela veut dire poursuivre les plans de compétitivité en cours, la stratégie de diversification à l’international, en termes de portefeuille produits, et continuer à investir dans la recherche et le développement. » Un constat partagé par Proparco, du groupe de l’Agence française de développement : « Le projet Tereos s’inscrit dans une logique d’amélioration de la productivité agricole de la société, qui évolue actuellement dans un marché porté à la fois par une hausse de demande mondiale du sucre et d’une utilisation croissante de l’éthanol au Brésil. » Cette double stratégie – axée à la fois sur le marché hexagonal et sur le marché international – a assis la résilience du groupe face aux crises. Et les premiers bénéficiaires de la solidité de l’entreprise sont ses 12000 adhérents, ainsi que tout l’écosystème gravitant autour de l’activité des usines françaises. Car dans l’environnement direct des grands pôles industriels du groupe dans les régions, des dizaines d’entreprises sous-traitantes irriguent le tissu socio-économique des milieux ruraux, que ce soit « les transporteurs, les entreprises de travaux agricoles ou encore les sous-traitants… » comme le souligne Emmanuel Pigeon, directeur régional de la Confédération générale des planteurs de betteraves, dans le Courrier Picard.
Le développement durable, source d’avenir
Sur le volet environnemental de ses politiques de RSE et de développement durable, Tereos tente également d’avoir un coup d’avance, pour accompagner cette fameuse transition énergétique, médiatisée lors de la COP21 à Paris en 2015. « Tereos a poursuivi avec succès la mise en œuvre de sa transformation stratégique, souligne Alexis Duval. Sur le plan énergétique, Tereos a atteint au cours de l’exercice le seuil symbolique de 50% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique grâce à la croissance de son activité d’électricité verte au Brésil, l’inauguration de deux unités de cogénération en France et en Indonésie, ainsi que celle d’un méthaniseur de grande taille au Brésil. Tereos a été classé dans le top 1% des entreprises de son secteur par EcoVadis pour ses pratiques en matière de durabilité. » Car l’agro-industrie a un rôle à jouer, majeur, pour l’avenir de la planète et des populations.
Sur le terrain, cela se traduit par l’adoption d’un modèle combinant, de manière réaliste, filière bio et adoption du nouveau référentiel de « haute valeur environnementale » qui permet une transition progressive, économiquement viable, vers les pratiques les plus vertueuses. Cela s’exprime aussi – malgré les dimensions de l’entreprise – par le développement horizontal de modèles circulaires très adaptés aux réalités et aux exigences d’aujourd’hui. « Le modèle Tereos repose sur l’économie circulaire où toute la plante est valorisée, explique Valérie Corre, directrice Affaires réglementaires alcool-éthanol. Ainsi, en plus de l’alimentation humaine, nous produisons également du bioéthanol durable et local à partir des résidus de la production. Cette diversification des usages soutient le revenu des agriculteurs et préserve de nombreux emplois principalement en zones rurales. Elle réduit l’empreinte carbone du transport et contribue aussi à réduire notre dépendance au pétrole. »
Comme Tereos, les entreprises à vocation sociétale et environnementale – modèle alternatif aux grandes multinationales – semblent avoir de beaux jours devant elles. Elles pourraient même inspirer les mastodontes de l’industrie internationale qui n’ont pas encore pris le train en marche.
Sur le volet environnemental de ses politiques de RSE et de développement durable, Tereos tente également d’avoir un coup d’avance, pour accompagner cette fameuse transition énergétique, médiatisée lors de la COP21 à Paris en 2015. « Tereos a poursuivi avec succès la mise en œuvre de sa transformation stratégique, souligne Alexis Duval. Sur le plan énergétique, Tereos a atteint au cours de l’exercice le seuil symbolique de 50% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique grâce à la croissance de son activité d’électricité verte au Brésil, l’inauguration de deux unités de cogénération en France et en Indonésie, ainsi que celle d’un méthaniseur de grande taille au Brésil. Tereos a été classé dans le top 1% des entreprises de son secteur par EcoVadis pour ses pratiques en matière de durabilité. » Car l’agro-industrie a un rôle à jouer, majeur, pour l’avenir de la planète et des populations.
Sur le terrain, cela se traduit par l’adoption d’un modèle combinant, de manière réaliste, filière bio et adoption du nouveau référentiel de « haute valeur environnementale » qui permet une transition progressive, économiquement viable, vers les pratiques les plus vertueuses. Cela s’exprime aussi – malgré les dimensions de l’entreprise – par le développement horizontal de modèles circulaires très adaptés aux réalités et aux exigences d’aujourd’hui. « Le modèle Tereos repose sur l’économie circulaire où toute la plante est valorisée, explique Valérie Corre, directrice Affaires réglementaires alcool-éthanol. Ainsi, en plus de l’alimentation humaine, nous produisons également du bioéthanol durable et local à partir des résidus de la production. Cette diversification des usages soutient le revenu des agriculteurs et préserve de nombreux emplois principalement en zones rurales. Elle réduit l’empreinte carbone du transport et contribue aussi à réduire notre dépendance au pétrole. »
Comme Tereos, les entreprises à vocation sociétale et environnementale – modèle alternatif aux grandes multinationales – semblent avoir de beaux jours devant elles. Elles pourraient même inspirer les mastodontes de l’industrie internationale qui n’ont pas encore pris le train en marche.