Rappelons ce qui manque à bien des articles dans cette affaire : la Justice américaine reproche à BNP Paribas de ne pas s'être soumis à l'embargo américain touchant certains pays, dont Cuba et l'Irak. Et tant pis pour le principe juridique de territorialité de la loi : au prétexte que BNP Paribas a des activités aux Etats-Unis, la maison mère française et ses équipes d'où qu'elles soient n'avaient pas le droit de fricoter avec des entreprises situées dans des pays frappés par les sanctions américaines.
Voici quelques semaines, l'on parlait de 3,5 milliards de dollars de sanction, et BNP Paribas avait provisionné 1 milliard... d'euros. Au début de la semaine, le montant avait grimpé à 7 milliards, puis 10 milliards de dollars. Et voici que hier et ce matin, l'on parle de 16 milliards ! C'est évidemment du bluff et une stratégie de négociation. Si BNP Paribas devait être condamné à une quelconque amende, elle serait forcément proportionnelle au montant préjudiciel estimé par la rupture de l'embargo qui, en droit international, ne s'imposait pas automatiquement à la banque française.
Le problème, c'est que BNP Paribas pourrait vouloir faire trainer l'affaire en longueur, et d'ailleurs dans les faits c'est justement ce que la Justice américaine reproche à la banque française, un "manque de zèle" à collaborer. Or, derrière la menace d'une amende, d'autres menaces beaucoup plus pernicieuses pointent. Celle, inconcevable, de retrait de la licence de banque à la BNP Paribas sur le territoire américain. Mais il y a encore mieux : celle, inimaginable, d'interdiction de négoce en dollars pour la banque, partout dans le monde !
On comprend bien, à l'aulne des montants farfelus d'amendes qui circulent, et des hypothèses de sanctions qui pourraient frapper, que la négociation n'a plus rien de rationnel, et se situe désormais dans la sphère médiatico-politique. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, menace désormais de ne pas signer le traité transatlantique en cours de négociation entre les Etats-Unis et l'Europe. Du côté des banques centrales, on parle d'un risque systémique majeur, si une lourde sanction frappe la BNP Paribas, mettant tous les établissements financiers mondiaux en danger.
Même si les menaces américaines sont à prendre au sérieux, on peut espérer que les cow-boys américains rangent leur bazooka, et négocient plus loyalement avec un simple revolver, tout de même...
Voici quelques semaines, l'on parlait de 3,5 milliards de dollars de sanction, et BNP Paribas avait provisionné 1 milliard... d'euros. Au début de la semaine, le montant avait grimpé à 7 milliards, puis 10 milliards de dollars. Et voici que hier et ce matin, l'on parle de 16 milliards ! C'est évidemment du bluff et une stratégie de négociation. Si BNP Paribas devait être condamné à une quelconque amende, elle serait forcément proportionnelle au montant préjudiciel estimé par la rupture de l'embargo qui, en droit international, ne s'imposait pas automatiquement à la banque française.
Le problème, c'est que BNP Paribas pourrait vouloir faire trainer l'affaire en longueur, et d'ailleurs dans les faits c'est justement ce que la Justice américaine reproche à la banque française, un "manque de zèle" à collaborer. Or, derrière la menace d'une amende, d'autres menaces beaucoup plus pernicieuses pointent. Celle, inconcevable, de retrait de la licence de banque à la BNP Paribas sur le territoire américain. Mais il y a encore mieux : celle, inimaginable, d'interdiction de négoce en dollars pour la banque, partout dans le monde !
On comprend bien, à l'aulne des montants farfelus d'amendes qui circulent, et des hypothèses de sanctions qui pourraient frapper, que la négociation n'a plus rien de rationnel, et se situe désormais dans la sphère médiatico-politique. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, menace désormais de ne pas signer le traité transatlantique en cours de négociation entre les Etats-Unis et l'Europe. Du côté des banques centrales, on parle d'un risque systémique majeur, si une lourde sanction frappe la BNP Paribas, mettant tous les établissements financiers mondiaux en danger.
Même si les menaces américaines sont à prendre au sérieux, on peut espérer que les cow-boys américains rangent leur bazooka, et négocient plus loyalement avec un simple revolver, tout de même...