Assurance-chômage : le déficit va doubler à cause de la pandémie



Paolo Garoscio
26/02/2021

La stratégie est assumée par le gouvernement : le « quoi qu’il en coûte », à base de prêts et aides pour entreprises comme particuliers, va peser lourdement sur les comptes de l’Assurance-chômage. C’était attendu, mais la publication, le 24 février 2021, des nouvelles prévisions de l’Unédic ne manque pas de détonner.


La dette doublée… alors qu’elle devait se résorber

Pixabay/stevepb
La comparaison entre les prévisions de l’Unédic pour les années 2020, 2021 et 2022 publiées en février 2020 et en février 2021, soit avant et après la pandémie de Covid-19, ne laissent pas place au doute : le « quoi qu’il en coûte » coûte très cher. Pour preuve, l’évolution de la dette prévisionnelle de l’Unédic à l’horizon de 2022.

Dans ses prévisions de février 2020, l’Unédic avait anticipé un retour à un régime bénéficiaire qui, s’il ne permettait pas encore de combler la dette, permettait de la réduire un peu. Elle aurait dû atteindre 32 milliards d’euros en 2022.

Mais la pandémie sera passée par là : désormais, l’Unédic table sur une dette plus de deux fois supérieure. Elle devrait atteindre 71 milliards d’euros en 2022… si la situation sanitaire se stabilise et se résout.

Pas de bénéfices pour l’Unédic…

Le trou du régime de l’Assurance-chômage va donc se creuser. En 2020, la crise sanitaire aura coûté 17,4 milliards d’euros à l’Unédic, contre un déficit de 900 millions d’euros, soit vingt fois moins, attendu pour 2020 dans les prévisions pré-Covid.

Mais la mauvaise nouvelle est surtout au niveau des années 2021 et 2022 : en février 2020, l’Unédic espérait atteindre l’équilibre et même plus de 6 milliards d’euros de bénéfices, qui lui auraient permis de résorber un peu sa dette, durant ces deux années. Désormais, l’Assurance-chômage s’attend à 10 milliards et 6,4 milliards de déficit, respectivement en 2021 et 2022.