Assurance-chômage : il faudra cotiser plus mais percevoir des allocations moins longtemps



Anton Kunin
21/05/2024

La réforme de l'assurance-chômage prévue par le gouvernement pourrait impacter un tiers des allocataires, selon une étude interne de l'Unédic. Les modifications proposées visent à réduire les dépenses du régime en augmentant la durée d'affiliation nécessaire pour bénéficier des allocations et en réduisant la durée d'indemnisation.


Assurance-chômage : la durée minimum d’affiliation doublerait

La réforme de l'assurance-chômage proposée par le gouvernement se concentre sur un allongement de la durée nécessaire pour être éligible aux allocations. Actuellement, les demandeurs d'emploi doivent avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois pour bénéficier des allocations chômage. Cependant, le gouvernement envisage de doubler cette période à 12 mois. Cette mesure pourrait toucher environ 31% des allocataires, notamment les jeunes de moins de 25 ans et les personnes ayant des contrats précaires comme les CDD ou les intérims.

Les conséquences financières de cette réforme sont significatives. Selon l'étude de l'Unédic, l'augmentation de la durée d'affiliation permettrait de réaliser une économie annuelle de 2,3 milliards d'euros. Toutefois, cette mesure suscite de vives inquiétudes parmi les syndicats. La CFDT, par exemple, craint que cette réforme n'engendre des « trappes à pauvreté » en éloignant les personnes les plus précaires de l'accès à un emploi de qualité.

Des allocations pendant 12 mois et non plus 18 mois

Parallèlement, le gouvernement examine la possibilité de réduire la durée d'indemnisation des allocations chômage. Actuellement, les allocataires de moins de 53 ans peuvent percevoir des allocations pendant 18 mois. La réforme propose de réduire cette période à 12 mois, une mesure qui pourrait impacter 45% des allocataires, en particulier les plus âgés et ceux ayant perçu des allocations élevées suite à une rupture conventionnelle.

Cette réduction de la durée d'indemnisation permettrait à l'Unédic de réduire ses dépenses de près de 6 milliards d'euros. Les réactions des syndicats à cette mesure sont également négatives. Ils redoutent qu'une telle réduction pénalise les demandeurs d'emploi les plus vulnérables, notamment ceux qui ont du mal à retrouver un emploi stable.