Google Chrome, un actif stratégique sous la menace judiciaire
En août 2024, la justice américaine a reconnu Google coupable de violation des lois antitrust pour avoir maintenu un monopole sur les services de recherche en ligne. Entré dans sa phase dite de remèdes, le procès oppose désormais deux visions économiques : celle du ministère de la Justice (DoJ), qui exige une séparation nette entre le navigateur Chrome et le reste de l'écosystème Google, et celle de l’entreprise, qui dénonce une mesure « extrême » et juridiquement infondée. Pour le DoJ, la cession de Chrome permettrait de désactiver un levier critique par lequel Google verrouille les accès à son moteur de recherche et renforce sa domination sur la publicité numérique. Chrome n'est pas seulement un navigateur : c'est une interface d’acquisition client, un vecteur d’intégration publicitaire et un collecteur de données à très grande échelle.
Du côté de Google, la perspective d'une vente est perçue comme un risque économique majeur. Le groupe rappelle que Chrome est structurellement intégré à ses produits et services, notamment aux outils de synchronisation, d’intelligence artificielle et à son système publicitaire. En outre, le navigateur repose sur Chromium, un socle open source maintenu par Google, qui permet également à des concurrents comme Microsoft (Edge) ou Brave d'exister. La séparation du navigateur de son écosystème pourrait entraîner des pertes de synergie technologique, réduire l’efficience publicitaire et ouvrir une incertitude quant à la gouvernance future du code.
Du côté de Google, la perspective d'une vente est perçue comme un risque économique majeur. Le groupe rappelle que Chrome est structurellement intégré à ses produits et services, notamment aux outils de synchronisation, d’intelligence artificielle et à son système publicitaire. En outre, le navigateur repose sur Chromium, un socle open source maintenu par Google, qui permet également à des concurrents comme Microsoft (Edge) ou Brave d'exister. La séparation du navigateur de son écosystème pourrait entraîner des pertes de synergie technologique, réduire l’efficience publicitaire et ouvrir une incertitude quant à la gouvernance future du code.
Une cession complexe et risquée pour le marché
La valeur estimée de Chrome oscille entre 15 et 20 milliards d’euros, selon plusieurs analystes cités par Bloomberg. Mais au-delà de l’évaluation financière, la complexité opérationnelle d’une telle transaction soulève des interrogations. Chrome n’est pas une filiale, ni une ligne d’activité autonome : il s’agit d’un produit imbriqué dans l’architecture technique de Google. Il n’existe pas, à ce stade, de structure juridique distincte permettant une cession directe.
De plus, le profil des éventuels repreneurs reste incertain. Le ministère de la Justice évoque des noms comme Microsoft ou des acteurs alternatifs de la recherche, mais aucun d’entre eux n’a manifesté publiquement son intérêt. Un spin-off indépendant, côté ou non en Bourse, impliquerait la création d’une entité nouvelle, avec des garanties sur la continuité du développement logiciel, la gestion de la donnée et la conformité réglementaire. Dans ce contexte, les investisseurs institutionnels observent avec prudence l’évolution du dossier, qui pourrait profondément changer le modèle économique de Google et, au-delà, celui du Web.
De plus, le profil des éventuels repreneurs reste incertain. Le ministère de la Justice évoque des noms comme Microsoft ou des acteurs alternatifs de la recherche, mais aucun d’entre eux n’a manifesté publiquement son intérêt. Un spin-off indépendant, côté ou non en Bourse, impliquerait la création d’une entité nouvelle, avec des garanties sur la continuité du développement logiciel, la gestion de la donnée et la conformité réglementaire. Dans ce contexte, les investisseurs institutionnels observent avec prudence l’évolution du dossier, qui pourrait profondément changer le modèle économique de Google et, au-delà, celui du Web.