Alcatel-Lucent : un plan social "excessif" pour Arnaud Montebourg



08/10/2013

Suite à l'annonce, ce mardi, dans Les Echos, par Alcatel-Lucent, de licencier 15 000 employés dans le monde entier, Arnaud Montebourg vient de réagir, demandant au groupe de "réduire" son plan social, qui concerne 900 emplois directs en France.


"Nous avons demandé à la direction d'Alcatel-Lucent de reformater à la baisse le plan social, le réduire", a déclaré le ministre du Redressement productif devant l'Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement. Auparavant, c'était Jean-Marc Ayrault qui avait assuré que le gouvernement serait «particulièrement vigilant et exigeant» sur la mise en œuvre du plan social de l’équipementier télécoms.

L’objectif d'Alcatel-Lucent, qui a encore perdu 1,3 milliard d’euros l’an dernier, est de réduire ses coûts d’un milliard d’euros, afin de retrouver «le chemin de la rentabilité», à travers un plan d'action qui passe notamment par le sacrifice de nombre d'emplois sur ses sites du monde entier.

Ce plan social s’accompagne également de mesures pour réorienter la recherche du groupe vers les technologies nouvelles : réseaux internet, informatique dématérialisée mais aussi l'accès au très haut débit. Ces repères technologiques devraient d'ailleurs représenter 85% des dépenses de recherche du groupe d’ici 2015, contre 65% actuellement.

Alcaltel-Lucent est conscient que ce plan aura des conséquences sociales graves. En France, l’entreprise entend recentrer ses activités sur les sites de Villarceaux (Essonne) et de Lannion (Côtes-d’Armor). 900 postes seront supprimés dès 2014, auxquels s’ajouteront 900 autres postes qui feront l’objet de redéploiements internes et externes.

«Je pense aux salariés qui pourraient être affectés par cette restructuration, qui est nécessaire, j’en suis sûre, il ne faut pas qu’il y ait de dégâts sociaux, il faut que le plan social soit acceptable», a notamment côté réagi la ministre déléguée au Commerce extérieur, Nicole Bricq. Le gouvernement semble compréhensif vis-à-vis de la situation délicate du groupe franco-américain, mais il souhaiterait que ce plan social se fasse avec un minimum de casse. Une position différente des syndicats qui attendent, de leur côté, que Jean-Marc Ayrault et son équipe fassent infléchir les décisions d'Alcatel.