Airbus traverse une période de turbulences majeures



Aurélien Delacroix
26/06/2024

L'avionneur européen Airbus a annoncé des retards de livraison d'avions et une révision à la baisse de ses prévisions de bénéfice pour 2024. Ces difficultés sont principalement attribuées à des problèmes persistants dans la chaîne d'approvisionnement et dans la division spatiale.


De sérieux retards de livraison pour Airbus

Airbus a annoncé qu'il ne serait en mesure de livrer que 770 avions en 2024, contre 800 initialement prévus. Cette révision est due à des difficultés persistantes dans la chaîne de fournisseurs, notamment en ce qui concerne la disponibilité des moteurs, des aérostructures et des équipements de cabine. « La demande reste très forte, mais le chemin pour y parvenir est complexe et nous sommes ralentis par plusieurs éléments », a expliqué Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus.

En conséquence, l'objectif de produire 75 A320 par mois a été décalé à 2027, contre 2026 précédemment. Airbus avait livré 735 avions commerciaux l'année dernière et, avec 770 appareils désormais prévus pour 2024, l'avionneur n'atteindra toujours pas les 800 avions livrés en 2018, avant que la pandémie ne torpille le secteur aéronautique.

Une révision à la baisse des prévisions financières

En plus des retards de livraison, Airbus a également dû revoir ses prévisions financières pour 2024. L'avionneur ne prévoit plus qu'un bénéfice opérationnel ajusté de 5,5 milliards d'euros, contre une estimation initiale comprise entre 6,5 et 7,0 milliards d'euros. Cette révision inclut une provision de 900 millions d'euros liée à des programmes spatiaux de télécommunications, de navigation et d'observation, après une charge similaire de 600 millions d'euros enregistrée l'année précédente.

La situation s'est également détériorée dans la division spatiale d'Airbus, qui a contribué l'année dernière à hauteur de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur les 65,4 milliards réalisés par le groupe. Les charges supplémentaires annoncées sont liées à des révisions des calendriers, de la charge de travail, des sources d'approvisionnement et des coûts des programmes spatiaux.

Guillaume Faury a expliqué que ces charges « sont principalement liées à des hypothèses révisées sur les calendriers, la charge de travail, les sources d'approvisionnement, les risques et, enfin, les coûts sur toute la durée de vie » des programmes spatiaux. Il a également souligné que « nous nous trouvons dans une situation où il manque des moteurs pour les monocouloirs chez les deux motoristes (Pratt & Whitney et CFM International) et nous nous retrouverions avec des planeurs, des avions sans moteur, d'ici la fin du trimestre en nombre significatif » si le rythme n'était pas ralenti.