Absentéisme des fonctionnaires : la maladie ordinaire est devenue le premier motif d’absence



Anton Kunin
06/07/2021

La maladie ordinaire correspond désormais à plus de la moitié (53% en 2020) de tous les arrêts de travail pour cause de santé dans la fonction publique territoriale, révèle l’assureur Sofaxis, spécialisé dans les collectivités locales.


En 2020, les arrêts maladie ont fait perdre davantage d’heures de travail aux collectivités locales

L’épidémie de Covid-19 est bien évidemment passée par là : l’année 2020 signe un véritable essor de la maladie ordinaire en tant que premier motif d’arrêt de travail. La maladie ordinaire correspond désormais à 53% de tous les arrêts de travail et concerne plus des trois quarts des agents absents au moins une fois dans l’année, nous apprend l’assureur Sofaxis, spécialisé dans les collectivités locales. En 2020, ses services ont constaté plus d’arrêts, plus d’agents absents ainsi que des durées d’arrêt plus longues.

S’agissant des autres motifs d’arrêt maladie, en 2020 la longue maladie / maladie longue durée représentait 27% de l’ensemble, l’accident du travail 15% et la maternité 5%. Fait intéressant, quel que soit le motif de l’arrêt, la « gravité » des arrêts (terme qui englobe à la fois le temps de travail perdu et la durée moyenne d’un arrêt) poursuit son évolution à la hausse. Cette hausse concerne à la fois la maladie ordinaire (+13% en 2020) et l’accident du travail (+16% en un an), alors que la longue maladie / maladie longue durée et la maternité restent stables par rapport à 2019.

Les accidents de travail sont en baisse notable en 2020

En 2020, bien que toutes les situations soient différentes bien sûr, un arrêt de travail durait 49 jours en moyenne, du jamais vu. La fréquence d’arrêt reste stable et atteint 58 arrêts pour 100 agents employés. Seul point positif au tableau : l’épidémie de Covid-19 a eu pour conséquence une baisse importante du nombre d’accidents de travail et d’agents accidentés (même si la durée d’un arrêt suite à un accident de travail s’inscrit en hausse).

Autre constat intéressant de cette étude : si la réintroduction en janvier 2018 du jour de carence (qui fait que les agents ne bénéficient du maintien de leur traitement qu’à partir du deuxième jour) avait fait nettement reculer le nombre d’arrêts de courte durée (moins de trois jours), sa suspension depuis le début de l’épidémie de Covid-19 n’a pas eu pour conséquence une envolée de ces arrêts courts. Toujours est-il que depuis janvier 2018, on constate une augmentation de la durée d’un arrêt mais une baisse de leur fréquence.