Carnets de l'Economie

France : le déficit public dérape fortement en 2023




Paolo Garoscio
26/03/2024

Le gouvernement avait prévenu, bien que tard : la déficit public de la France en 2023 est finalement largement supérieur aux 4,9 % attendus initialement. Selon l’Insee, il a été proche du scénario du pire, une information qui devra toutefois être confirmée par l’Institut qui n’a publié, le 26 mars 2024, que des données provisoires.


5,5% du PIB : le déficit de la France bien au-delà de ce qui était attendu

En 2023, selon les données de l’Insee, la trajectoire budgétaire de la France se caractérise par un déficit public s'élevant à 154 milliards d'euros, représentant 5,5% de son Produit Intérieur Brut (PIB). Ce déficit est en hausse par rapport aux 4,8% enregistrés en 2022, mais affiche une nette amélioration vis-à-vis des 6,6% de 2021, année marquée par des aides massives pour les ménages et les entreprises.

Parallèlement, la dette publique marque une légère décrue, s'établissant à 110,6% du PIB, contre 111,9% à la fin de l'année 2022. La dette publique brute consolidée, exprimée en valeur nominale, augmente de 147,6 milliards d'euros en 2023 pour atteindre 3.101,2 milliards d'euros à la fin de l’année.

L’augmentation des recettes freine fortement

Les recettes publiques, qui ont connu une croissance de 7,4% en 2022, ralentissent en 2023 avec une augmentation de seulement 2,0%. Ce tassement est en partie attribuable à un recul du taux de prélèvements obligatoires, qui passe de 45,2% en 2022 à 43,5% du PIB, se rapprochant ainsi des niveaux pré-COVID-19 (43,9 % en 2019).

Les dépenses, quant à elles, augmentent de 3,7%, marquant un ralentissement par rapport à la croissance de 4,0  observée en 2022. Ces dépenses représentent désormais 57,3% du PIB, contre 58,8% l'année précédente, continuant ainsi leur trajectoire décroissante amorcée depuis 2021 (59,6%). Les dépenses de fonctionnement connaissent une accélération à 6,0% ; les prestations sociales atteignent le montant de 709,9 milliards d'euros, avec une progression de 3,3% sur un an.